Amour du Futur
Je ne peux pas vraiment dire comment je voyais la liberté quand j’étais un peu plus jeune. J’imagine que, comme beaucoup, elle était pour moi le fait de faire ce que je voulais – pas forcément du point-de-vue spirituel, mais plutôt du point-de-vue de mes désirs. Aujourd’hui, j’essaye de connaître la vraie liberté. Pierre Lassalle en parle très bien dans son Tarot des Héros, je vous invite donc à le consulter pour en découvrir davantage sur ce sujet.
Depuis que j’ai commencé à suivre un enseignement spirituel, j’ai remarqué que je devenais cassante voire intolérante face à certaines personnes. J’ai une amie, dont j’étais très proche, qui a rencontré un homme. Je ne l’appréciais pas vraiment. En fait, je pensais que mon amie était trop bien pour lui, alors que je ne le connaissais pas. Bien sûr, comme une « bonne amie » j’ai cru qu’il était de mon devoir de lui dire le fond de ma pensée et ainsi, m’immiscer dans leur relation. Vous imaginez bien ce qui s’est passé ensuite ?! Mon amie s’est braquée et nous nous sommes éloignés. Là encore, j’étais persuadée d’avoir raison…
Le temps est passé. J’ai traversé une longue période de solitude, mon égo se répétant « après tout je suis trop bien pour eux ». Vous êtes choqués ?! Mais ce n’est que la stricte vérité. Je ne m’en sens pas fière mais j’ai bien conscience d’avoir un égo et plutôt que de fermer les yeux, je préfère le regarder bien en face. Mais je vous rassure, il n’est pas tout seul parce qu’il y a aussi mon Esprit, mon « JE » comme nous pouvons l’appeler dans le langage spirituel. Et cette part grandit au fur-et-à-mesure que l’égo est mis en lumière et « retourné » par un acte de bien (c’est le fait de remplacer une mauvaise habitude, par exemple, par une bonne. C’est très concret.).
Jusqu’au jour où je me suis sentie prête à mettre de la lumière (de la conscience, de la connaissance) sur cette relation. Et j’ai réalisé ce que j’avais fait : de quel droit m’étais-je permise de dire à mon amie ce qui était bon et juste pour elle ? D’ailleurs, comment pouvais-je le savoir ? Après tout, je ne vis pas avec elle, et j’irais même plus loin, je ne vis pas EN elle. Alors comment pourrais-je savoir si cette relation fait partie de son but de vie ou non ? S’il s’agit de retrouvailles karmiques nécessaires ? Peut-être qu’en agissant ainsi, je m’étais interposé entre elle et sa destinée… J’exagère un peu, mais vous voyez l’idée.
Il est très difficile d’être juste dans sa communication. Cela demande beaucoup d’efforts, d’autant plus lorsqu’on est engagé sur un sentier spirituel. La conscience que nous avons, et qui croit en soi, est un pouvoir que nous portons. Canalisé vers un but de bien, ce pouvoir devient « le Pouvoir de l’Amour », mais agit dans le but de dominer l’autre par exemple, il devient « l’amour du pouvoir ». Et cela est très subtil. On ne se rend pas toujours compte de ce que l’on dit et à qui on le dit.
Pour moi c’est un défi constant ! Dans ma vie privée mais aussi dans mon travail puisque j’accueille des personnes et que je les aide à trouver les réponses à leur problème, parfois même, à guérir. (Petit rappel : je ne suis pas une « guérisseuse » car pour qu’une vraie guérison puisse s’opérer chez un individu, celle-ci doit venir de l’individu en question, elle est le fruit d’un travail intérieur agit ensuite dans le monde. Je préfère donc me positionner en tant qu’ »aide-guérisseuse » afin que la notion de guérison, et ce qu’elle sous-entend soit bien présente à l’esprit.)
Les relations actuelles fonctionnent principalement sur le modèle du dominant-dominé. Bien sûr, certains ont réussi à dépasser ce fonctionnement. Quoiqu’il en soit, pour en arriver là, cela nous demande de bien nous connaître (le principe de l’individualisation) et d’assumer au grand jour notre identité spirituelle (plus d’infos sur le Nouveau Tarot de l’Individualisation de Pierre Lassalle), tout en se détachant du monde extérieur.
C’est un chemin de remise en question – c’est la liberté que nous avons tous, de nous questionner ou non. Certaines vérités nous sont plus « admissibles » que d’autres. Il nous faudra parfois des années (peut-être même des vies) pour renoncer à l’un de nos penchants égotiques. Mais pousser l’autre à ouvrir les yeux sur quelque chose qu’il refuse de voir, ce n’est pas de l’amour et ce n’est pas lui rendre service, comme on pourrait le croire. Cela fait de nous des personnes autoritaires qui essayent de s’imposer face à quelqu’un : c’est empiéter sur la liberté d’autrui.
Nous savons tous que certaines leçons de notre vie ont été acquises par l’épreuve – l’être humain est ainsi. Il a besoin de l’épreuve pour se dépasser. En empêchant un individu de vivre une épreuve (attention, je ne parle pas des parents avec leurs enfants mais d’un individu adulte, ayant toutes les capacités en lui pour faire un choix libre et conscient), on l’empêche d’accéder à une sagesse – issue de l’expérience. En gros, on l’empêche d’évoluer. Je ne dis pas qu’il faille nécessairement sombrer dans des expériences rétrogrades pour grandir. Certaines sont nécessaires et d’autres peuvent être évités. C’est une question de discernement.
Bien sûr, cela demande beaucoup de courage et d’humilité pour savoir quand parler et quand garder le silence. Partager une expérience de sa vie peut encourager un individu à prendre la bonne décision et lui éviter certains déboires… Tout n’est donc pas à proscrire ! C’est une question d’équilibre et de bienveillance. Et la clé, je pense, c’est d’être bien présent en soi tout en étant à l’écoute de l’autre. Alors, nous saurons intuitivement jusqu’où nous pouvons aller.